Place du Chateau de Jouy
18600 SANCOINS
France
Les amis du Donjon de Jouy
Découvrir la sculpture moderne … au Donjon de Jouy Des monuments à la gloire des personnes illustres ou au souvenir de périodes dramatiques aux installations lumineuses, chacun pourrait légitimement se demander ce qu’est devenue la sculpture à la fin du XXème et au début du XXIème siècle Avec une collection de plusieurs œuvres de chaque plasticien, souvent monumentales, avec 160 artistes de 44 nationalités présents ayant pour seul point commun d’avoir souhaité travaillé ou s’exprimer en France, on peut en effet découvrir la variété des mouvements artistiques qui ont traversé les 6 décennies passées au Donjon de Jouy, cette ruine romantique dépassant d’un passé médiéval agité entre la Bourgogne, l’Aquitaine et le Royaume de France. Est-ce un hasard si cet ancien hôtel-restaurant qui accueillait pareillement 3 anciens présidents de la République, des peintres (Jean Miotte) et des cinéastes (coquins), ou les pilotes de F1, est aujourd’hui un lieu d’art contemporain, avec ses figures d’ombre de Christian Lapie, ses improbables bibliothèques où les visiteurs peuvent découvrir les textes d’artistes, des poèmes de peintres et des peintures de poètes ? Sis au dessus de la commune royale de Sancoins à la croisée de voies gallo-romaines importantes, on peut découvrir à la fois les pensées très controversées du très local Jean Baffier, bien plus connu en Amérique qu’en France où il a été condamné pour avoir tenté d’assassiner en pleine assemblée nationale « son » député, et la polémique autour d’un monument à François Mitterrand -qu’on peut aussi voir à Jarnac mais plus en Ile de France où il trôna naguère. La sculpture moderne s’est échappée des contraintes du socle, elle a bénéficié de la recherche immense en matériaux aussi à côté des grands classiques : marbres, bronzes, bois on peut voir des métaux : acier corten, inox, plomb, des matières plastiques dans les pelouses calcaires à orchidées sauvages et au milieu des bosquets que Choulot dessina vers 1762, des ébauches en plâtre et de nombreux dessins dans les salles ouvertes au public l’été. Artistes engagés comme le tchèque Olbram Zoubek, ami du Président Havel et acteur de la révolution de velours ou résolument féministes comme Niki de Sant Phalle, Germaine Richier et son unique élève Claude Mary, artistes plutôt médidatifs comme le japonais Niizuma, hôte de Gulbenkian pendant une décennie autant de styles et parfois de mouvements artistiques : Nouveaux réalistes, Figuration narrative, Expressionnistes, Cinétiques du GRAV, il y en a pour tous les goûts ! De Jeunes artistes, indépendamment de leur état civil, rejoignent le parc : le canadien Michael Prentice, l’irlandais de Barcelone Tom Carr, le chinois Wang Ke Ping, le catalan Jaume Plensa en 2017, indépendamment de leur lieu de travail, parfois proche : Peltier ou Tallis à Charenton, francilien, ou éloigné dans l’Union européenne comme Gormley digne représentant des britanniques, Tinguely des Helvètes. Le soleil de la Méditerranée est aussi présent avec Shamai Haber et Selinger pour Israel, l’Algérie avec le français Houari comme les russes de Paris avec un superbe oiseau blanc de Pierre Dmitrienko, mais aussi les bons vivants, séducteurs et amis comme des inséparables : Albert Féraud et Jean-Pierre Rives. La seconde école de Paris, les divers courants de l’abstraction sont représentés, non pas comme les pierres angulaires d’une histoire de l’art revisitée, mais comme le chemin tortueux et le passage du temps d’irréductibles précurseurs et d’artistes singuliers comme Etienne Martin, Bernard Quentin, Jean-Pierre Raynaud ou Pablo Reinoso, dont les rencontres nous ont à chaque fois marqués. Le hasard et la nécessité font que beaucoup d’entre eux ont eu soit parallèlement, soit après nos coups de cœur, -rarement de notre fait mais qui sait au fond ?-, le loisir ou le succès des commandes officielles : Beaubourg, les jardins de l’Elysée, les villes de Paris, Lyon ou Orléans et Tours, les expositions rétrospectives des musées… Entre l’incompréhension parfois pesante de l’élite régionale, trop prompte à opposer l’art contemporain –honni- à la romantique ruine imposante dont ils préfèrent les obscures légendes à la réalité historique, pourtant aussi méconnue qu’importante - vu la situation géographique du lieu-, et l’enthousiasme des enfants découvrant une œuvre parfois coiffée d’un oiseau rare ou entourée de chevreuils discrets, nous menons depuis près de 10 ans une campagne solitaire de promotion de la biodiversité et de la diversité de l’art en trois dimensions.